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« Technopolice ». Ce terme, l’organisation La Quadrature du Net et de nombreuses autres associations partenaires l’utilisent depuis 2019 pour désigner et documenter les technologies mises au service de la surveillance et de la répression, aussi bien au niveau local que national. C’est désormais aussi le titre d’un livre : Technopolice. La surveillance policière à l’ère de l’intelligence artificielle (éditions Divergences, 2024, 16 euros), paru vendredi 11 octobre.
Signé Félix Tréguer, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et membre de La Quadrature du Net, une organisation de défense de la vie privée, cet ouvrage revient notamment sur les étapes qui ont mené à l’une des grandes innovations sécuritaires permises par loi relative aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP) : la vidéosurveillance algorithmique (VSA), une technologie analysant automatiquement les flux de vidéosurveillance à la recherche de comportements nécessitant une alerte.
Pour avoir bien suivi tous les débats depuis cinq années, la loi JOP incarne une stratégie des « petits pas », comme je l’appelle dans le livre. C’est-à-dire une manière d’accoutumer, d’imposer ces technologies de vidéosurveillance algorithmique petit à petit, en se concentrant d’abord sur des cas d’usage relativement peu sensibles du point de vue des libertés publiques, mais dans un processus de légalisation qui, bien évidemment, pourra aller jusqu’à des applications les plus controversées de la VSA, notamment la reconnaissance faciale.
Il faut se souvenir qu’elles sont à un stade relativement peu avancé de développement et de déploiement grandeur nature dans les pratiques opérationnelles de la police. C’était d’ailleurs l’un des objectifs de la loi JOP et de cette expérimentation que de tester et de parfaire, sur le plan technique, le fonctionnement de ces algorithmes. Donc, il n’y a pas, à ma connaissance, d’étude macroscopique qui puisse vraiment tirer un bilan en termes d’efficacité.
On a simplement des petites remontées ici et là. Comme un sociologue qui avait fait une enquête dans le centre de superviseur urbain dans une grande ville du sud de la France, qui recourt à cette technologie pour détecter des dépôts sauvages d’ordures. A l’issue de son terrain, il a rapporté qu’une alerte sur deux produites par le système était en fait un faux positif, donc une fausse alerte.
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